Nathalie Mascio est née le 28 décembre 1969. Elle a vécu la première partie de sa vie à Sierck les bains.
Recueillie et adoptée à l’âge de trois ans avec son frère Yves par Alice Charton, Nathalie a grandi avec six frères et sœurs.
Aujourd’hui, Nathalie vit avec la fille ainée de madame Charton, Bernadette qui l’a élevée depuis la mort de sa mère, à l’âge de soixante dix ans. Elles habitent rue Château-Jeannot, ce qui n’est pas la côte des roses. Les immeubles sont plus récents et les appartements plus grands.
Trois matins sur sept, Nathalie se rend à pied derrière le stade de Guentrange pour prendre le bus qui l’emmène au C.A.T (un E.S.A.T aujourd'hui) de la vallée à Sérémange. Quand elle avait encore un chien Nathalie se levait à cinq heures pour le sortir à six. Aujourd’hui elle se lève toujours aussi tôt et prépare son petit déjeuner pour être au stade à sept heures et demi et attraper le bus dix ou le onze qui part à huit heures quinze : Nathalie aime prendre son temps. Il y a de l’ambiance dans les bus et c’est même parfois trop bruyant.
La semaine suivante, elle travaille seulement deux jours, et soit elle va au soutien qui est organisé au Vert-coteau, le C.A.T de la Côte des roses soit elle fait un tour au G.E.M , le groupe d’entraide mutuel rue du four banal au centre ville. Nathalie n’aime pas rester sans rien faire. Alors, quand il n’y a plus rien à faire à la maison, elle sort promener le chien de Brigitte. C’est en sortant le sien qu’elles se sont rencontrées et qu’elles sont devenues amies. Brigitte et Nathalie à l'atelier linge
C’est madame Alice qui l’avait inscrite la première fois au C.A.T. Elle avait visité celui de Bertrange et l’ambiance lui avait plu. Elle est très manuelle et en ce moment elle fabrique des palettes légères, des plateaux. Il s’agit de bien choisir les lattes de bois, les plus belles à l’extérieur les autres au centre, de bien respecter les écarts et d’assembler le tout avec la cloueuse avant d’empiler les plateaux finis.
Au C.A.T, il y a ceux qui aiment faire la fête. Mais ce n’est pas le Bal à Jo. Soit on bosse soit on fait la fête et pour Nathalie la fête, c’est Noël, avec le directeur et les éducateurs tous ensembles.
Mais il faut faire attention à ce que l’on dit pour ne pas fâcher les gens, le respect c’est donnant-donnant : « vous me respectez, je vous respecte ». La politesse, madame Charton la lui a apprise quand elle était petite : il n’aurait pas fallu qu’elle oublie de saluer quelqu’un dans la rue à Sierk, elle aurait reçue une taloche à la maison. Madame Alice lui a aussi appris que dans la vie il faut faire des choix et ne pas trop se plaindre : elle disait toujours qu’elle trouverait plus de pain noir que de pain blanc sur son chemin.
à droite sur la photo, Nathalie et Bernadette Charton à la fête des voisins 2010 (photo RL)
Nathalie a eu beaucoup de mal à quitter Sierck : elle aimait surtout la nature toute proche. Cela fait quatorze ans qu’elle vit en ville et elle aime encore marcher : comme pendant les marches d’orientation de sa jeunesse elle se repère en regardant en l’air. Il suffit de repérer les bâtiments qui ne changent pas, la mairie, le clocher des églises.
Le soir, Nathalie se sent seule. Heureusement il y a le théâtre.
Au soutien du Vert-coteau, une troupe rassemble deux membres de chaque C.A.T de la région et tous répètent régulièrement. Cette année ils ont monté un spectacle mais Nathalie n’a pas pu participer à la représentation du 7 mai dernier au Théâtre en Bois à Thionville. Sinon, elle qui ne lit pas facilement arrive parfaitement à retenir son texte. Et puis elle parle mieux qu’avant. Martine l’éducatrice leur avait dit que s’ils n’arrivaient pas, ce n’était pas grave mais petit à petit ils y sont arrivés. Maintenant elle aimerait apprendre à écrire, pour pouvoir écrire à un ami.
la troupe ensemble (photo ville de Thionville)