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lundi 28 février 2011

Françoise Lambolez, l'amitié contre le temps qui passe

Françoise Lambolez habite rue Molière à la côte des roses. Elle a perdu son mari il y a trois ans. Quand elle se réveille le matin, elle se dépêche de se lever quand elle réalise qu’il n’est plus là. Elle ne peut pas rester là à gamberger : elle ne doit pas se laisser abattre.


Françoise est originaire de la région de Remiremont. C’est le déclin de l’industrie textile qui lui a fait quitter les Vosges pour s’installer en lorraine dans les années cinquante. Elle changeait de plus en plus souvent de travail parce que les usines fermaient les unes après les autres. Dans les Vosges, on était payé au mètre pour les rouleaux de tissu ou au poids pour les bobines de fil. On gagnait un peu plus à la Sollac. Son mari était donc parti le premier.




Françoise l’avait rejoint deux ans plus tard à St Nicolas en forêt dès qu’il avait eu un appartement dans les «métalliques», ces immeubles d’acier recouverts de tôle aux reflets d’aluminium dans le soleil. Françoise était contente : un logement neuf avec salle de bain ! Le village de St Nicolas avait été construit de toute pièce au sommet d’une forêt par la Sollac. Il ne figurait d’ailleurs sur aucune carte à tel point qu’en 1958, un pilote d’avion en perdition avait sauté sur Florange en parachute et laissé son avion filer vers ce qu’il ce qu’il croyait être une forêt. Son avion s’était écrasé sur la place centrale de St Nicolas tuant deux enfants d’âge scolaire. un fokker100 comme celui qui s'est écrasé sur la place St Rita



Les enfants ont grandi et la famille s’est installée à Thionville pour habiter près du collège car Françoise tenait à ce que ses trois fils rentrent manger à la maison entre midi.

Les Lambolez arrivent donc à la côte des roses dans les années soixante dix. Les entrées d’immeubles et les abords étaient plutôt sales mais l’ambiance du quartier était bonne avec tous ces jeunes.

« On a quand même bien rigolé ! » disent ses fils quand ils pensent à leur jeunesse à la côte.


Deux d’entre eux travaillent aujourd’hui chez Peugeot et chez Citroën, le troisième, comme il le voulait tout petit déjà, est devenu gendarme.

Monsieur Lambolez était du même village que sa femme. Elle ne le connaissait pas bien car il avait quelques années de plus qu’elle et si elle avait quatre ans au début de la guerre, lui en avait déjà seize.

Elle se rappelle encore l’arrivée des allemands devant chez sa grand-mère : un soldat l’avait pris sur les genoux et lui avait donné du chocolat. Ils avaient demandé du café à la grand-mère mais celle-ci avait du en boire la première, pour qu’ils voient qu’il n’était pas empoisonné.

Son futur mari n’avait pas pu échapper au STO, service du travail obligatoire en Allemagne. Pour leur forcer la main, les autorités avaient menacé les jeunes d’emmener leur père s’ils se dérobaient. Le STO, c’était dur : douze heures de travail pas jour avec deux litres de soupe comme repas. Monsieur Lanbolez était rentré chez lui à pied avec deux camarades depuis l’Allemagne avec comme toute provision un sac de sucre pour la route. Après la guerre, il s’était engagé et en 1946, il était en Indochine. Voilà pourquoi ils ne se fréquentaient pas. Pourtant ils étaient déjà liés d’une certaine façon car son futur mari, ce qui n’est pas banal, avait été élevé par les parents de sa propre mère comme cela arrivait à cette époque où on plaçait les enfants pour soulager la famille. Après ses trois ans d’armée monsieur Lambolez était revenu au village travailler lui aussi dans le textile et c’est comme ça, qu’à vingt deux ans Françoise l’avait épousé.

A la fin des années soixante, la vie était différente, tout le monde n’avait pas encore de voiture, monsieur Lambolez lui-même avait dépassé cinquante ans quand il avait obtenu le permis de conduire et acheté une R12.


Pour se distraire, les gens restaient dans les environs: il y avait la kermesse, la musique municipale, le marché.

Aujourd’hui il n’y a souvent pas un chat dans la rue, c’est la mort du p’tit cheval !

madame Lambolez et ses deux sœurs ont eu chacune trois garçons!


Heureusement reste sa sœur, veuve également, qui habite impasse de la bécasse depuis vingt ans et qui mange tous les midis avec elle et puis sa voisine madame Scherrer qui vit dans l’immeuble depuis aussi longtemps qu’elle. Avec madame Grasiewicz, une ancienne voisine, elles formaient un bon trio mais madame Grasiewicz a préféré quitter la région quand elle a perdu son mari il y a trois ans. Ce que son mari lui avait refusé toutes ces années, elle l’a fait. Elle a maintenant quatre vingt ans et elle est installée quelque part loin de tous pour réaliser ce rêve : vivre au bord de la mer. Françoise Lambolez l’admire un peu mais n’aurait jamais choisi cette solitude.






réhabilitation
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dimanche 27 février 2011

Aïcha Sekkoum, vivre et travailler


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Aïcha Sekkoum est née le 16 juin 1949 à Chlef, entre Oran et Alger. A dix neuf ans, avec ses deux premiers enfants, elle a rejoint son mari qui travaillait comme cheminot en France depuis l’âge de vingt cinq ans.


Monsieur Sekkoum est mort il y a un an et deux mois maintenant. Il souffrait des reins et de la tête. Aïcha Sekkoum travaillait en intérim depuis 2002. La retraite de son mari était seulement de 400€. Travailler était une nécessité. Comment faire pour payer le gaz et l’électricité quand le loyer est déjà à 300€ ! Pourtant Aïcha a du arrêter de travailler en 2006 quand l’état de son mari s’est aggravé : elle ne pouvait partir travailler et le laisser seul, rentrer le soir entre dix et onze heures et le trouver errant, ici où là dans le quartier.


ci-dessous, M.Sekkoum avec un collègue en 1994 sur la ligne 8-5
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Monsieur Sekkoum avait pris sa retraite de la Sncf dans les années soixante dix et la famille avait quitté Bouzonville pour Thionville et rapprocher les enfants des écoles. Après quatre ans dans un appartement au dessus du restaurant où travaillait sa fille, Aïcha obtient un logement à la bécasse : trois ans tranquilles.

Aïcha à son arrivée en France
Aïcha et ses filles à Bouzonville



Et puis la vie est devenue compliquée, à cause de gens violents et des conditions de vie. D’un côté ceux qui jettent les ordures par la fenêtre, de l’autre, l’ascenseur qui ne marche pas… Un jour, son mari qui était déjà malade et en dialyse, n’a pas pu monter chez lui, au douzième étage. C’est un voisin portugais qui l’a porté sur son dos jusqu’à l’appartement.

Onze ans à la bécasse. Il fallait déménager mais Mosellis n’avait rien à proposer. Donc madame Sekkoum s’est tournée vers Batigère. Paola Morelli a rempli le dossier et a fait visiter l’appartement du square Fénelon une semaine plus tard. Depuis Aïcha vit là, les voisins sont calmes, c’est bien plus tranquille.



Aïcha a repris le travail intérim au Luxembourg, elle est plongeuse. La boite intérim appelle le soir au téléphone pour lui dire où elle doit aller le lendemain. Aïcha prends le bus jusqu’à la gare si c’est le matin tôt, le train et encore le bus une fois arrivée au Luxembourg. Si c’est l’après midi elle prend le bus directement. Ses horaires varient selon la mission, quatre heures de travail, ou bien la journée, ça dépend. Quand on lui demande si elle peut rester faire des heures elle dit oui, pourquoi rester à la maison ?




Aïcha et ses fils
Aïcha et sa sœur au mariage de sa nièce



Les gens sont gentils et c’est la machine qui lave le plus gros. Après il faut vider la vaisselle et la ranger où il faut. Aïcha travaille pour des restaurants d’entreprise, des banques mais c’est dans les cantines scolaires que le contrôle est le plus sévère. Des inspecteurs viennent comme ça, et tout doit être impeccable, de la petite cuillère à la tasse. Le plus dur est de ravoir les plats à gratin avec leur trace de brûlé, il faut frotter et ensuite passer à la machine avec un mélange de savon et de vinaigre blanc : les plats ressortent tout brillants. Aïcha Sekkoum a eu trois filles et trois garçons : deux d’entre eux ne sont pas encore mariés. Elle a dix petits enfants. Aïcha n’aime pas qu’on vienne lui dire du mal de ses fils : elle leur a toujours serré la vis et à la maison, l’heure c’est l’heure ! Elle disait aux enfants « tu vas à l’école, tu sors de l’école et tu rentres directement à la maison. Que font tous ces enfants dehors ? »

Le plus jeune des garçons a vingt trois ans et vit encore avec elle : il a eu son B.T.S en juin dernier. Il a cherché une école de commerce international, il attendait la réponse de trois écoles dont une à Lyon mais les études coutent 4000€. Cette année il est à l’université à Metz.



Aïcha n’a plus de raison de rester tout le temps à la maison. Travailler lui permet de sortir de chez elle, de connaître des gens et la ville. Parler avec les gens lui remonte le moral.


le marché de Chlef il y a quinze ans

article publié sur wikithionville



jeudi 24 février 2011

Sylvie Kleiner, l'année de Cha'

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Sylvie Kleiner habite rue du renard et ce qu’elle a vu du changement à la Côte des roses c’est la façon dont son bailleur a condamné les greniers de l’immeuble : rien dans la lettre qui annonçait les travaux ne laissait penser qu’une fois l’isolation faite, les greniers ne seraient plus accessibles. Depuis, les toiles et les dessins de Sylvie s’entassent un peu partout dans son appartement. Ses toiles, Sylvie les signe Cha pour charlotte, son deuxième prénom et c’est ainsi que ses amis l’appellent. Enfant, dessiner, elle ne savait faire que ça alors que sa sœur préférait taper dans le ballon avec les copains. Derrière la boulangerie-pâtisserie familiale à Terville, le jardin donnait sur le crassier de l’usine. A la crête du crassier, les wagonnets venaient verser leur contenu rouge dans la nuit noire. Tous ces gens qui rentraient, tous ces bruits métalliques, tout donnait envie à la petite fille de visiter cette usine.


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A seize ans, grâce à une dérogation, Sylvie intègre les beaux arts avec dans son dossier d’inscription, des immortelles à la gouache qu’elle trouvait bien sages à côté des dossiers de ses camarades. La dissertation du concours d’entrée avait pour sujet faut il apprendre l’art aux enfants? Mais Sylvie a besoin de liberté. Elle avait fuit l’école de la providence pour profiter de sa dérogation, et elle avait rêvé les beaux arts comme d’une ruche où tous partageraient leur expérience : elle abandonnera l’école au bout d’un an, déçue. Après quelques tribulations en Hollande Sylvie revient chez elle : elle a pris son autonomie vis à vis de ses parents et décide de se former à la puériculture.



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En 1978 elle travaille à Bel-air, milite à la Cfdt et anime un bulletin d’information, « la Piquouse ». La direction régionale a décidé d’unifier les horaires entre Metz et Thionville. Mais à Thionville le temps de repas est intégré au temps de travail et le personnel ne veut pas perdre cet avantage. Sylvie prends sa place dans la lutte : opération escargot sur l’autoroute, défilé en ville pour manifester. En 1982 Sylvie quitte Thionville pour Paris avec sa fille Mélanie alors âgée de cinq ans pour suivre les cours de la fac de Vincennes, célèbre pour être ouverte aux salariés. Elle obtenu une bourse pour se former comme chargée de com visuelle. Sylvie se spécialise dans l’édition pour enfants. Elle ne validera pas sa maitrise et de toute façon le poste n’est pas crée à Thionville.


Sylvie décide de rester à Paris, travaille pour les crèches de la ville et rencontre Naka, un musicien africain de qui elle aura un garçon aujourd’hui âgé de vingt deux ans, Théo. Après une dizaine d’années à Paris, Sylvie laisse son appartement et part pour l’Ardèche. Mais un mois à peine après son arrivée, le projet qui l’a fait venir tombe à l’eau, la crèche n’a pas de client et Sylvie, coupée de Paris, improvise. La vie devient de plus en plus difficile. En 1996, Mélanie disparaît à l’âge de dix huit ans.


Sylvie cherche un poste dans le sud de la France. Mais son père va la ramener dans la région : à son insu il se procure son cv, et envoie une belle lettre à Martine Aubry, alors ministre de l’emploi et de la solidarité. Quand Sylvie apprend en 1999 qu’un poste l’attend à l’hôpital de Thionville, elle ne peut qu’accepter. Ainsi son fils pourra enfin se rapprocher de ses grands-parents.


Réapprendre à vivre et travailler à l’hôpital. Sylvie retrouve certaines de ses collègues d’il y a vingt ans. Elle est auxiliaire de puériculture et travaille depuis l’an dernier, douze nuits de dix heures et demi sur quatre semaines. Sylvie aime bien la nuit car on peut être plus disponible pour les enfants. On peut prendre le temps de parler tranquillement. Elle n’a pas forcément besoin de rester en permanence à leur chevet mais sa présence les rassure et quand ils sont confrontés à des crises d’angoisse, le sentiment de sa présence les rassurent et lui évite parfois de leur donner un médicament. Elle va et quand elle revient, l’enfant s’est calmé et dort.


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Aujourd’hui Sylvie a deux métiers car elle est également inscrite à la maison des artistes : elle continue à peindre[1]. Sylvie est passionnée par la culture Maori. Toute petite elle suivait déjà les aventures du captain Troy sur son navire le Tiki dans un feuilleton télévisé qui se passait à Hawaï et s’appelait « Adventures in Paradise ».



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Sylvie s’inspire des représentations stylisées des animaux qui tiennent une grande place dans l’art polynésien. La tortue représente la fidélité et la fécondité, le dauphin, la longévité et la joie, le requin, l’équilibre du lagon la justice et le respect des ancêtres.


En 2005, un ami voit ses œuvres au mur et lui reproche d’être venue au monde avec un vrai talent et de ne rien en faire. La bibliothèque municipale l’invite en 2006 à exposer dans la salle in vitro[2]. En 2007, pendant ses congés, elle part sillonner le pays avec un atelier itinérant dans un petit camion de dix m³, de fêtes maories en rassemblements polynésiens. Les dessins de Sylvie sont très prisés par les amateurs de tatouage qui se font tatouer les modèles qu’elle crée pour eux. Et en 2010, Sylvie montre ses toiles salle Poulmaire, chemin St Anne. Cette année, elle montre ses derniers travaux salle In Vitro pour la deuxième fois, du 14 au 18 juin.



en décembre dernier, Sylvie Kleiner accueillait le public à la salle In Vitro, pour l'exposition de travaux d'enfants organisée par l'association "La Pédiatrie Enchantée"[3]


prochaine action de Pédiatrie Enchantée: [4] un vide grenier à Auchan en avril [5]


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article publié sur wikithionville


mercredi 2 février 2011

Robert Nicolay, penser libre


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Robert est né en 1944, juste à la fin de la deuxième guerre mondiale. Son père infirmier à Beauregard, avait été enrôlé de force dans la Wehrmacht. Il venait de faire ses classes en Allemagne et juste avant de partir sur le front russe il avait déserté. Sa femme avait été convoquée à la Feld-gendarmerie et elle avait réussi à les convaincre qu’il était parti avec sa valise et qu’elle ne l’avait pas revu. La ville où il devait se présenter avait été bombardée et la thèse de sa disparition prenait tout son sens. En réalité, avec deux autres camarades, son père se cachait à Adelange le village de son père, parfois dans le clocher parfois ailleurs. Ils étaient nourris par le village. Au moment où les américains libéraient la région, Adelange s’est retrouvé sous les bombardements et c’est dans une cage à lapin en bas, à la cave que Robert avait trouvé refuge.

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A l’époque il y avait trois infirmiers à Beauregard et le père de Robert y avait un logement de fonction. Robert et ses deux soeurs étaient « les enfants de l’hôpital » à jouer partout au milieu des ambulances qui arrivaient : Robert se rêvait médecin. A dix ans il entre au petit séminaire de Cuvry, il a un oncle curé et on l’a peut-être choisi pour être l’ecclésiastique de la famille. Mais Robert ne supporte pas l’arrachement à la famille et pour ses parents, c’est l’école ou bien l’usine.

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Robert choisit l’usine et à quatorze ans il entre comme jeune ouvrier à Lorraine Escaut. A dix sept ans il est fondeur et il travaille parfois 56 heures par semaine. Robert ne s’habituera jamais aux trois/huit : sept jours à travailler le matin puis sept jours de l’après midi et sept jours de nuit. Maison, boulot, maison, boulot. En hiver on ne voit pas le jour : on part avant le lever du soleil on revient il fait déjà nuit. Les vieux lui disent « barre-toi de là ».


Robert rencontre Rina, sa future femme. Difficile d’obtenir un logement social quand on est pas marié : il trouve un studio chaussée d’Océanie et à vingt trois ans, Robert se marie. Son beau père travaille à Sollac et il a entendu parler d’un poste qui se libère. A vingt cinq Robert entre à Sollac pour devenir pontier, c’est un peu moins physique. Il y restera jusqu’à sa retraite. Robert va vivre le déclin de la sidérurgie, dans la région de Thionville, les aciéries passent du nombre de trois à une et les ouvriers de 1700 à 500.


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Robert milite à la Cfdt depuis qu’il a dix huit ans et il prendra part à tous les grands mouvements revendicatifs des années soixante dix. Quel boulot ! Le travail de délégué, les grèves, les manifs à organiser. Robert n’est pas souvent à la maison et quand il a du temps, il emmène les enfants du quartier randonner dans les environs. Robert prenait ses livres et leur apprenait le nom des arbres rencontrés sur le chemin. Aujourd’hui encore, certains de ces enfants se souviennent avec plaisir de ces parties de campagne à la Croix-Epich, au fort de Guentrange avec sandwich tiré du sac. Avec le temps, Robert s’éloigne un peu du militantisme, il est las des rivalités entre syndicats et il faut aussi laisser la place aux jeunes.


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La famille a déménagé à chaque naissance et habite l’impasse corneille depuis 1974. Dire que quand ils sont arrivés à la côte des roses, il n’y avait pas de chemins que tout était boueux ! On allait chercher le lait à la ferme Schweitzer, là où il y a un supermarché Norma aujourd’hui. Le travail de fondeur a laissé ses traces. Robert qui souffre d’emphysème a su très tôt qu’il avait bossé dans l’amiante : tous ceux qui ont travaillé dans le secteur chaud ont étés exposés à l’amiante. C’est le scandale du siècle passé car dès 1906 on connaissait les dangers de ce métal utilisé pour protéger de la chaleur alors que même les tables à repasser en étaient recouvertes… Le beau père de la fille de Robert, le voisin âgé seulement de soixante douze ans, ils sont tous partis à cause de l’amiante. Il y a cinq mois, Robert a passé un scanner des poumons et le médecin a trouvé des plaques pleurales.

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Robert participe encore à la Clcv, une des plus importantes associations de consommateurs en France qui s’occupe entre autre des problèmes de relogement liés à l’Anru à la Côte des roses. Il est aussi fidèle à la libre pensée et salue tous les ans le jour anniversaire de la mort de Louis XVI comme la naissance de la république laïque.





article publié dans wikithionville

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