rendre compte des changements dans le quartier vu par les habitants

Le projet "saisir le changement" évolue !


Retrouver la vie quotidienne du quartier, ses habitants et les changements qui s'y font sur un nouveau site : saisir le changement

vendredi 29 avril 2011

Alain Watier, aller jusqu'au bout

Fichier:watier1.jpg


Alain Watier fait partie d’une grande famille : il est le dernier des huit enfants que sa mère a eu. Alain est un enfant de la côte, il allait à l’école St Hubert et ici il connaît tout le monde. Madame Watier est arrivée à la chaussée d’Océanie en 1970 avec son deuxième mari et puis impasse Corneille quand la famille Watier s’est agrandie.



bientôt le square Fénelon aura accès direct sur le carrefour

Alain vit encore là avec sa mère mais plus pour longtemps : il vient d’être relogé dans le cadre de l’Anru, l’immeuble va être démoli bientôt. Batigère leur a proposé un appartement rue du pic-vert, à deux pas de là. Alain et sa mère ont accepté car l’appartement est plus grand et Batigère s’est engagé à faire les travaux qu’ils ont demandés.

Côté rue, vue sur la pharmacie, du passage toute la journée, côté cour, celle de l’école sous la fenêtre de la cuisine. Madame Watier ne risque pas de s’ennuyer, il y aura toujours de quoi se distraire à la fenêtre.

Si ce qu’il a demandé comme travaux est réalisé ça ira.

Alain adore les oiseaux, le seul problème serait de savoir si ceux qui ont l’habitude de venir manger sur le balcon vont suivre ! De toute façon, ils vont démolir là où il habite et ce n’est pas du luxe car tout est vieux ou bien ne fonctionne plus : les radiateurs trop petits dans les chambres, le système électrique défaillant. L’éclairage du salon faisait sauter les plombs en permanence. Alain, faute de réparation, a du installer un plafonnier branché dans une prise pour avoir de la lumière.



6dec4.jpg

alain, sa mère et son amie avec madame Berbache , rue du picvert



Alain est au chômage depuis un an et c’est pénible de rester sans activité, sans pouvoir mettre en œuvre ce qu’il a appris à faire. Il se sent inutile. Son parcours professionnel avait commencé par la vente et après son CAP-BEP, il est devenu rapidement chef de rayon, puis gérant de la halle aux chaussures pendant trois ans, jusqu’à la fermeture.


Ensuite Alain a travaillé chez Auchan à Cambrai mais au bout d’un an, il se sentait trop isolé et il s’est fait muter à Semécourt. De là il est passé à Géric mais cette fois, c’est lui qui est parti. Il s’est formé comme plâtrier plaquiste enduiseur chez LGP à Talange mais cela n’a duré qu’un an, la boite a fait faillite. « Trop de chantiers, de beaux chantiers mais pas assez de bonhomme ». C’était en 93 mais Alain est doué pour ce métier et jusqu’à octobre 2010, il a continué, en changeant régulièrement d’employeur, en cdd ou en intérim.

Alain a aujourd’hui quarante ans et en décembre, il a déposé un dossier d’aide financière à pôle emploi pour le projet qu’il a en tête. Alain veut retravailler en contact avec les clients et ouvrir un snack où on mangerait de tout. Alain a le sens du défi et de l’expérience.

Fichier:6dec5.jpg

A l’âge de sept ans il a failli perdre la vie en tombant : le coup du lapin. Il a passé de longs mois en corset avec une minerve autour du cou et il aurait très bien pu être exempté de service militaire. Mais non, pour se prouver à lui-même et à son frère aîné qu’il en était capable, il a fait son service, un an soldat et il est devenu tireur d’élite. Classe 89/06. Il tirait déjà à l’arc quand il était jeune, dans les fossés de Cormontaigne. C’est un don qui lui vient de sa mère qui ne ratait jamais sa cible à la foire. Après ses classes, il a parcouru le pays pour des missions de protection et de surveillance. Ce sont de bons souvenirs, une nuit sur une plage en corse, la base hélicoptère de la Latte à côté de Châteauroux. Et il a fait les trois sauts en parachute de sa préparation militaire. Il voulait prouver aux médecins et à lui-même que ça n’allait pas l’arrêter. Alain a quelques séquelles, il a pris une goupille de grenade mal dégoupillée dans la nuque mais à part quelques légers vertiges parfois et douleurs d’arthrose, il va bien, « tant qu’il peut mener une vie normale, l’important est d’aller jusqu’au bout. »






article publié sur wikithionville









mercredi 13 avril 2011

Claude Muthweiss: trop fort!

Fichier:muthweiss.jpg

Claude Muthweiss travaille à la sécurité sociale. Tous les matins il traverse la Côte des roses à pied de la rue de la fauvette à la « krankekasse », ça lui rappelle son père qui montait de Sérémange à St Nicolas à pied pour aller travailler il y a près d’un demi siècle. Ce n’est qu’en 1996, à la mort de son père, que Claude a découvert l’histoire de la famille. Il savait bien que son grand-père était d’origine allemande mais en lisant tous les papiers de son père, il a appris qu’il était né à Cologne, que c’est en 1920 qu’il avait obtenu la nationalité française et qu’il avait participé à la première guerre mondiale et donc combattu les français avant d’en devenir un.

Il a appris aussi que toute la famille a été « déplacée » en Silésie en trente neuf-quarante quand les allemands on envahi à nouveau la région. Ils avaient tous été séparés et relogés dans des conditions précaires pour être employés comme main-d’œuvre d’appoint un peu partout. Le père de Claude n’avait que vingt ans quand il est revenu le premier en 1945. La même année, sa mère « déplacée » elle aussi mais d’Alsace, arrivait dans la région. Avoir vingt ans pendant la guerre : ils avaient du en baver. Mais de tout cela personne n’a jamais parlé à la maison.


Le père de Claude était imprimeur chez Marchal à Florange avant d’intégrer la caisse de sécurité sociale d’Hayange. Les Muthweiss habitaient Sérémange-Erzerange avec son église aux trois porches d’entrées : l’entrée des ouvriers, celle des employés et l’entrée réservée aux cadres. Le stade de Wendel accueillait les grandes messes des médaillés du travail, trois cents personnes invitées sur une estrade et plein de bonnes choses à manger.

Claude passe un bac F3 d’électrotechnique en 1975, fait son armée en Alsace avec comme souvenir celui des bergers allemands dans les cours de chaque maison puis en 1976, il suit une formation audiovisuelle et devient dépanneur, à Cora Borny et ensuite cinq ans chez Merret-Swiperski à Thionville. Un magasin d’électroménager en ville et un atelier rue St Fiacre où Claude réparait radio et téléviseurs.

Fichier:muth8.jpgFichier:muth2.jpg

Quand le patron met la clé sous la porte et dépose le bilan Claude entre à son tour à la sécurité sociale. Il s’occupe de dépannage électrique, de téléphonie et de livraison : à l’époque c’est encore la caisse qui fournit tous les imprimés aux médecins.

Aujourd’hui, beaucoup de tâches sont confiées à des entreprises extérieures, Claude s’occupe de maintenance et d’entretien mais il s’occupe aussi de la gestion des déchets et donne un coup de main à l’imprimerie.


Fichier:muth5.jpg Fichier:muth7.jpg


Il est « agent polyvalent » même si l’expression ne plait pas à tout le monde. Tout le monde croit que les employés de la sécu sont fonctionnaires mais il n’en est rien. Dans son service il ne reste que deux personnes sur les sept qui y travaillaient.


Les temps changent et les horaires aussi : certains doivent assurer une permanence pour le public jusqu’à dix huit heures et ce n’est pas simple de récupérer pour ceux qui sont à trente six heures et qui ont déjà trois jours de Rtt par mois à prendre.


Fichier:mut15.jpgFichier:mut16.jpgFichier:mut14.jpg


La fille de Claude, Virginie a repris le flambeau car elle aussi travaille pour la sécu, à l’Elsm, l’échelon local de service médical de Metz. A vingt quatre ans elle a de la chance car elle n’attendu que trois ans pour avoir un emploi fixe quand la moyenne nationale est de neuf ans aujourd’hui. Son frère Rémi a vingt ans et il cherche encore.

Ça tracasse un peu Claude car depuis son divorce en 2003, c’est lui qui élève seul ses deux enfants. Ce n’est pas tout de faire des enfants pour les lâcher dans la nature : il faut leur donner une chance de s’épanouir et de réaliser leur rêve. Avoir des enfants c’est formidable : ce n’était pas évident mais il avait eu la chance d’obtenir la garde. Claude avait fait la démarche de s’inscrire à SOS papa et c’est le juge des affaires familiales qui lui avait conseillé de demander la garde.

Le fait que son travail soit proche de son domicile avait aidé. Le divorce avait duré quatre ans : son ex-femme bénéficiait de l’aide juridictionnelle gratuite et ne voyait aucun inconvénient à faire trainer la procédure. Pour Claude c’était plus lourd. Quand on sait par exemple que pour obtenir d’un avocat une lettre en cours d’appel il faut déjà débourser 500€ ! En rachetant la part de son ex-femme, Claude avait un peu payé sa maison deux fois.


Fichier:mut45.jpgFichier:mut44.jpgFichier:mut43.jpg


clichés sous marin de Sol Neelman


Claude fréquente la piscine olympique de Florange, deux fois par semaine il s’entraine à la plongée : son sport favori est le hockey subaquatique. Deux équipes de six nageurs se relaient pour pousser un galet sur le fond du bassin à l’aide d’un petite crosse, avec masque tuba et palmes pour seul équipement.

Avec les années qui passent, les cheveux tombent mais Claude ne se fait pas de cheveux pour ses cheveux, il cultive la tranquillité.



hockeysubaquatique à florange video d'emmanuel... par rvcreff

article publié sur wikithionville















mardi 12 avril 2011

Laurence Monier, une mission: la protection et le bien-être de l’enfant.

Fichier:pmi10.jpg

Laurence Moniez vient du nord. Elle a été pendant vingt ans puéricultrice en néonatalogie dans le triangle Lille Roubaix Tourcoing, une mégapole où on passe sans s’en apercevoir d’une ville à l’autre. Laurence s’est installée en 2000 à Thionville avec ses trois enfants. Ici on peut traverser la ville en une demi heure et, du haut de Guentrange, on voit les bords de Moselle de l’autre côté de la ville : ça change. Ca ne colle pas vraiment non plus avec l’image de l'Est qu’avait Laurence avant de venir vivre ici : industrielle et moche.


De l’hôpital, Laurence est passée à la PMI, la Protection Maternelle et Infantile. La PMI est un service du Conseil Général qui a en charge la politique sociale du département.


Son travail est de visiter les foyers où arrive une naissance pour conseiller les parents et peser l’enfant. Chaque puéricultrice a son secteur et Laurence intervient dans les familles qui habitent entre le val Marie et la Côte des roses. Laurence doit s’assurer que tout est prêt pour recevoir l’enfant. Quand la famille manque de moyens pour se procurer poussette, lit, vêtements, biberons, elle l’oriente vers l’association « les ptits loups » ou encore la croix rouge.


La PMI est en réseau avec les maternités, les mairies et la Caf qui lui transmettent l'annonce des naissances dans chaque secteur mais aussi avec les écoles maternelles pour les bilans de 4 ans et d'autres partenaires comme par exemple les associations qui s'occupent de demandeur d’asile. Le partenariat permet d'orienter les parents vers l'aide la mieux adaptée à leurs difficultés.



La sage-femme du dispensaire de la PMI s’occupe des mamans pendant leur grossesse, Laurence prend le relais au moment de la naissance. Le cœur de son métier c’est soutenir l’installation de la relation parent enfant : c'est-à-dire être présente en cas de besoin auprès des parents, afin d’accompagner leur apprentissage à devenir père ou mère. Cela fait partie de sa mission : concourir à la protection et au bien-être de l’enfant. Laurence visite les familles en binôme avec une assistante sociale qui est là pour répondre aux difficultés financières et éducatives des parents.

Fichier:pmi15.jpg



Ces visites sont parfois mal perçues car elles peuvent être vécues comme une forme d’intrusion dans la vie privée mais Laurence se permet d’insister car son travail est centré sur l'intérêt de l’enfant : elle est là pour rappeler aux parents le sens des priorités pour que leur enfant grandisse dans de bonnes conditions.


Quand parfois la sécurité matérielle, affective ou éducative de l’enfant ne peut plus être assurée correctement, la situation peut faire l’objet d’un signalement au Procureur de la République qui décide alors de transmettre ou non le dossier au Juge des Enfants. La plupart du temps, le signalement intervient après un long travail d’accompagnement de la famille.


Placer l’enfant c’est le contraire de punir. On place l’enfant pour le protéger. La première réaction des parents est forcément la colère mais le travail avec la famille ne s’arrête pas là : il continue tout le temps nécessaire.


Fichier:pmi1.jpg





La Côte des roses n'a pas très bonne réputation mais ce n’est pas « Chicago »: c'est plutôt un village où tout le monde se connait. De génération en génération, les gens restent attachés à la Côte des roses.

Fichier:pmi19.jpgFichier:pmi21.jpg


La rénovation du quartier va modifier la concentration des familles et la façon de travailler de la puéricultrice. Dans la tour de la perdrix qui va être bientôt démolie, Laurence visitait beaucoup de jeunes parents. Aussi, dans deux ans, la permanence de la Pmi, au dessus de la halte garderie, chemin St Anne, sera rapatriée au dispensaire du centre ville.



article publié sur wikithionville

mardi 5 avril 2011

Saïd Nafa, la soif d'apprendre




Fichier:nafa7.jpg



La pratique du vélo arrange beaucoup de choses : tout le corps travaille, les jambes, le dos, c’est un médicament. Saïd Nafa va jusqu’à Shengen, Remich et même plus loin, gravir « les bosses » de la région. Il pourrait appartenir à un club mais il préfère rouler comme il veut, il part et il finit toujours par rejoindre un peloton sur le chemin, il roule pour le plaisir et il n’a rien à prouver à personne : il est libre.



photo Brigitte Lambert

Au début le vélo, c’était rafistoler celui des enfants pour être avec eux sur la piste et puis Saïd Nafa y a pris gout.

Il a trois garçons: le premier est dans l’import export, le deuxième dans le journalisme après des études en sciences politiques, le troisième est au lycée Louis Le grand à Paris.

Pour ses enfants, Saïd Nafa a choisi l’enseignement privé : ils ont tous les trois fait leurs études à St Pierre Chanel à Thionville.

Saïd habite encore à la Cote des roses, il aurait pu acheter une maison et négliger les enfants mais il voulait avant tout qu’ils arrivent à se débrouiller dans la vie sans lui et il a donné à ses enfants ce que lui n’a pas eu dans sa jeunesse. Ils ne passeront pas par là où il est passé, lui.

La réussite vient de l’école, pas de diplôme, pas de reconnaissance ni de récompense. En choisissant l’éducation pour ses enfants, il a mis fin à une dynastie d’illettrés.



l'entretien se passe dans l'atelier linge (photo Brigitte Lambert)

A l’indépendance, après cent trente deux ans de présence française, les algériens ne possèdent même pas la langue écrite : à vingt ans Saïd ne sait pas écrire un mot en arabe.

A la fin de la guerre, les écoles s’ouvrent mais seuls les enfants de riche en profitent. Saïd vient d’une famille de cultivateurs de la région de Tizi Ouzou en Kabylie. Un berger ne peut que constater la réussite des autres. Orphelin de mère depuis l’âge de deux ans et obligé de grandir avec la deuxième femme de son père Saïd a besoin de prendre le large.

A Alger, il pousse la porte du bureau de main-d’œuvre et le voilà transporté à Marseille, dans un autre monde. Saïd comprend vite qu’il n’a qu’une seule solution pour s’intégrer, apprendre la langue.


A l’AFPA, il demande une formation d’électricien, on lui propose maçonnerie. Un an plus tard, il en a assez et décide de prendre le train vers l’Est car il a entendu que la sidérurgie embauche. En 1967 il rentre à Sollac où on lui propose un logement et du travail.



Saïd :dernière photo en algérie avant 1965, puis au foyer de Bétange


Saïd apprend autant des échecs que des réussites qu’il peut observer autour de lui. Il loge au foyer de Bétange et suit les cours du soir pendant quatre ans: son chef lui a promis trois centimes de l’heure s’il y va. Il ne les touchera jamais et c’est sans importance, il aime le calcul et le français. Il sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur, il observe et apprend des meilleurs.


Saïd est là pour comprendre et tendre la main au pays qui l’accueille. C’est lui qui s’adapte, il est laïc, respecte tout le monde et se fait aussi respecter.



A Hayange, en 1974, Saïd travaille sur le site Pâtural au service énergie : il est machiniste sur les moteurs à gaz qui alimentent la soufflerie des hauts-fourneaux.

Le gaz, c'est très délicat à manipuler et c'est toujours lui qu'on appelle pour faire un joint hydraulique: l'eau est la seule chose qui garantit l'étanchéité du joint.
(photos tchorski patrimoine industriel)


En 1976 il passe au train à chaud et devient pontier. Au début il se tracasse et puis il apprend : la nuit il lit des livres de technologie. En un an il apprend ce qu'on apprend en trois. Ce n’est pas le savoir-faire qui lui manque mais les diplômes.
Des fois c’est révoltant : il a les responsabilités mais ses supérieurs ne valident pas ses compétences.

Saïd est pontier et il sait ce qui fait fonctionner un pont : quand il voit une machine, il faut qu'il comprenne comment ça marche. Il formera les hommes qui finiront par devenir ses chefs. Et il n'est pas seulement pontier mais opérateur de gestion du parc des brames : il est capable de programmer les flux de commandes par informatique. Il fallait s’accrocher.

Saïd restera en poste jusqu’à la fin de la sidérurgie. Il prend sa retraite en 2006. Il a eu la chance de rester jusqu’au bout : les usines vont se vider. A la fin, plus besoin de personnel au sol, il sera seul pour manœuvrer le pont depuis l’écran de l’ordinateur.




photo Brigitte Lambert

En 1983 Saïd se marie. Sa femme doit être simple et capable de se sacrifier comme lui pour les enfants. C’est important quand on doit faire un bout de chemin ensemble : chacun doit penser à l’autre et tenir compte de son avis : les décisions se prennent en commun.

La famille vit à la Côte des roses c’est le plus près de l’école car les Nafa n’avait pas les moyens de mettre les enfants en demi-pension. Cela fait vingt sept ans qu’ils sollicitent le bailleur pour louer ou acquérir une maison.

Mais en vain et Saïd Nafa ne comprend plus rien!

Le nouveau directeur de l’agence lui donne beaucoup d’espoir, en tout cas il a semblé le comprendre. Monsieur Nafa est prêt à changer de quartier, il faut de la mixité sociale, du respect et tout va bien.

« Nous sommes tous venus de pays différents, la seule chose qui nous unit c’est la république, il faut la respecter. »

Membres

Qui êtes-vous ?