la Côte des roses, saisir le changement

rendre compte des changements dans le quartier vu par les habitants

Le projet "saisir le changement" évolue !


Retrouver la vie quotidienne du quartier, ses habitants et les changements qui s'y font sur un nouveau site : saisir le changement

mardi 7 février 2012

Luigi Carbonara, de l'Italie à la chaussée d'Océanie.



Luigi Carbonara est arrivé à Thionville en 1956, en provenance de Bari en Italie. Il fût accueilli à la gare par Monsieur Ricard, qui parlait très bien italien, direction Sérémange pour travailler chez SOLLAC. Il avait obtenu un contrat de travail suite à un accord de gouvernements entre la France et l'Italie. « Dès le lendemain, au travail! » nous dit-il. Il se souvient encore de son numéro d'immatriculation : 11741.



Très vite, il passera le permis de conduire des ponts roulants, ce qui restera longtemps sa fonction. D'abord, SOLLAC le loge pendant 2 ans à Florange, rue de la vallée. Puis, en juillet 1958, Monsieur Carbonara va en Italie chercher sa famille et revient pour habiter à Koenigsmacker. Après 3 mois, SOLLAC les déménage à Hébange où l'usine du laminoir à froid n'existait pas encore.




En février 1961, il emménage avec sa famille à la Côte des roses, au 20 chaussée d'océanie, 4° étage, à gauche. Selon son souvenir, ils furent les premiers à rentrer dans l'immeuble fraîchement construit au milieu des vergers. Il se rappelle qu'au tout début, les appartements étaient chauffés par des chaudières au coke, au charbon, avant le gaz de ville. L'appartement était grand, avec 6 chambres à coucher et 2 toilettes, « mais 1 seul ballon à eau chaude! » précise-t-il. Dans la même entrée, les voisins avaient 8 ou 9 enfants par familles. Les logements de la chaussée d'Océanie étaient presque tous des appartements pour familles nombreuses venues d'Italie ou du midi de la France. D'ailleurs, Monsieur Carbonara nous raconte qu'il y avait une petite guerre entre les lorrains/alsaciens et ceux du midi. Il habitera pendant 20 ans dans ce grand appartement avec sa femme et ses 7 enfants. Puis, en 1981 ils s'installent impasse Corneille, où ils résident encore aujourd'hui avec son épouse. Le travail pour Monsieur Carbonara, c'était départ à 4h30 et retour à 21h30. Lorsqu'ils avaient quelques dimanches de repos, ils allaient voir des amis ou de la famille dans la région. Mais il n'y avait pas trop d'activité ou de vie de quartier, alors qu'aujourd'hui il y a pas mal de choses. Pour Monsieur Carbonara, c'est bien que les jeunes aient un local pour se regrouper, un terrain de foot ou des activités à la Maison de quartier.

En 1972, après 15 ans de travail, SOLLAC lui remettra une médaille d'argent avec 1 mois de salaire. Il part en retraite en 2000, à 65 ans.



Il nous explique que la reconstruction de l'après-guerre appelait la main d'œuvre. Il y avait du travail pour tout le monde. Aujourd'hui, il n'y a rien à construire. Pour lui, « ne vont rester que des corbeaux. » A l'époque, il y avait 12500 personnes qui travaillaient à la pyramide à SOLLAC. Mais les conditions étaient différentes à son époque. Il y avait un seul bus pour déposer les ouvriers au laminoir à froid, au laminoir à chaud et la cokerie. Il étaient serrés « comme des bêtes » et le bus était payant ! En 1968, dans le rythme des mouvements sociaux de mai, ils décident de faire grève et de bloquer l'autoroute. Le préfet changera alors leurs conditions en mettant à disposition plusieurs bus, gratuits.

Lorsque l'immeuble de la chaussé d'Océanie a commencé à être démoli[[1]], Monsieur Carbonara reconnaît que c'est un peu de leur jeunesse qui s'en est allée. Mais il pense que c'est pour des choses meilleures, pourquoi pas? De plus, ces immeubles étaient au départ prévus pour 30 ans, alors...

Maintenant que la première entrée de la chaussée d'Océanie a été démolie, c'est un nouveau paysage qui s'offre à lui depuis son balcon. Son immeuble a récemment fait partie d'un plan de rénovation et avec le double vitrage de ses carreaux il n'est pas dérangé par la proximité de la circulation de la chaussée. Mais il ne sait pas encore ce qui est prévu pour réaménager le square Fénelon. Il attend d'être informé par la ville. Lui, il verrait bien un petit parc et surtout moins de voitures.

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mercredi 18 janvier 2012

Le nouveau visage de la Côte des roses se dessine.



Avec la démolition de l'immeuble 24-26 chaussée d'Océanie et 8-10 impasse Corneille, durant les mois d'octobre et novembre 2011, c'est un changement remarquable qui s'opère pour le quartier de la Côte des roses dans le cadre du projet de rénovation urbaine (ANRU).

Le paysage change depuis l'axe de la chaussée d'Océanie et le quartier s'ouvre maintenant entièrement sur la ville.





Une réflexion est engagée par la municipalité, en concertation avec les associations et les habitants du quartier, pour réaménager le square Fénelon et lui donner la dimension collective qui rapprochera encore plus le quartier du reste de la ville.




La prochaine étape sera la démolition de la tour de la Perdrix, prévue pour mars 2012.



Puis, prochainement seront également lancés les travaux de démolition des 6-8 chaussée d'Océanie et 12-22 chaussée d'Océanie, en attendant le grand chantier de l'îlot des commerces et la construction sur le même site d'un ensemble composé des commerces en rez-de-chaussée et de logements à l'étage.



Photos : Thomas Guedenet



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dimanche 13 novembre 2011

"Saisir le changement", le film réalisé durant l'année 2010

En 2010, Thomas Guedenet du centre Le Lierre et Hervé Creff ont réalisé un court métrage sur le projet Anru à la Côte des roses pour la ville de Thionville.

Le film Saisir le changement, c'est un an de présence dans le quartier de la Côte des roses, à rencontrer les habitants et les acteurs institutionnels réunis autour du projet de réhabilitation urbaine de la Côte des roses.

Le premier immeuble à être démoli pour modifier l'accès du bas vers le haut du quartier a donc été le 1 rue Racine où vivaient encore deux irréductibles quand le film a commencé, deux dames qui ne voulaient pas partir. L'une d'elles a accepté de participer au film et son histoire sert de trame au film. Les élus, les bailleurs et les représentants de la CLCV s'expriment et commentent le déroulement des opérations. Trois jeunes filles, Tiphanie Morgane et Mélyza, expliquent aussi ce qu'habiter là signifiait pour elles et leur sentiment de voir leur ancien appartement détruit.


mardi 4 octobre 2011

Moments partagés à la Côte des Roses

Régulièrement, autour de la maison de quartier, les habitants se retrouvent pour partager des moments de rencontre et de convivialité.

La fête des cultures avant l'été, est bien sûr une occasion de rassembler les habitants, dans leur singularité et de permettre à chacun de rencontrer l'autre. Plusieurs stands sont mis en place et tenus par les habitants, pour proposer des spécialités culinaires (petits gâteaux, thés, pizzas...), pour présenter les particularités de leurs origines (tatouages au henné, livres, images, objets divers, permettent de se faire une idée des différences, et des rapprochements culturels possibles). Une scène propose également des spectacles, comme une démonstration de capoeira, une représentation de danse orientale, un concert de percussions... De nombreux habitants viennent ainsi passer du temps sur la journée et la soirée, créant un moment de rencontre convivial.


Les Pots en terrasse autour de la maison de quartier, permettent principalement aux femmes qui le souhaitent, de se retrouver pour discuter, s'entraider si besoin, partager un goûter, chacune apportant sa contribution. Quand le temps le permet, les arbres offrent une ombre bienvenue pour se poser. C'est au moment de la sortie de l'école que le groupe se sépare. Ces moments, initiés par la maison de quartier, ont la particularité d'être réellement pris en main par les habitantes, qui s'approprient le lieu, et le moment.

Le quartier est peu à peu en train de se modifier, d'évoluer, grâce à la mobilisation de ses habitants, leur participation à diverses activités, ou à leurs initiatives propres.

mardi 27 septembre 2011

Nouvelle démolition à la Côte des Roses

Le 20 septembre 2011, les premiers coups de pelleteuse ont entamé la démolition de l'immeuble 24-26 chaussée d'Océanie et 8-10 impasse Corneille. De nombreux spectateurs étaient venus assister à cet événement; aussi bien des anciens habitants, relogés à présent sur la Côte des Roses ou plus loin, ainsi que d'autres, venus en voisins.





Pour certains d'entre eux, c'est l'occasion de se retrouver, et de se remémorer des souvenirs. Pour d'autres, de faire le point sur les changements qui surviennent dans le quartier. Cette démolition va ouvrir le square Fénelon, qui sera dorénavant la porte d'entrée sur le quartier, visible depuis la chaussée d'Océanie. Le square fait également l'objet d'un projet de réaménagement et de restructuration, qui devrait se concrétiser au cours de l'année 2012.

Pour ceux qui le souhaitaient, cette soirée s'est poursuivie à la Maison de Quartier de la Côte des Roses, en présence du maire et des élus de la ville, pour présenter une maquette réalisée par des enfants de l'école Saint Hubert (le quartier idéal), une exposition de photographies, intitulée « La photo du mois », et un film réalisé l'an passé par le centre Le Lierre, abordant les questions de relogement dûs à cette rénovation urbaine.



A l'occasion de cette démolition, les habitants témoignent de leurs sentiments et de leurs impressions sur cet évènement, et sur le quartier de la Côte des Roses.


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vendredi 23 septembre 2011

Madame Thockler, 15 ans chaussée d'Océanie

Madame Thockler a déménagé du 10 Impasse Corneille au 12 C rue des Vosges il y a deux ans.

Elle a habité chaussée d'Océanie pendant 15 ans.

Ses parents s'étaient installés à la Côte des roses en 1972 et sa mère habite encore aujourd'hui un appartement sur le square Fénelon qui sera bientôt réaménagé.

Des travaux de réhabilitation ont été réalisés et ce n'est pas du luxe car, d'après Madame Thockler séniore, à l'époque des fenêtres en bois « on chauffait les pattes des canaris! »

Sur le Square Fénelon, Madame Thockler regrettait déjà les jeux à bascule qui ont disparus il y a longtemps, alors quand elle apprend que le Square va changer elle se dit que cela pourrait faire revenir un peu d'animation.

Mme Thockler est partie travailler à Paris en 1987 et est revenue à Thionville en 2004. En 2005, elle emménage dans son appartement de l'impasse Corneille, mais elle songe rapidement a changer car l'appartement est petit et ses deux petites filles commencent à grandir. Elle s'apprête à appeler Mme Berbache de Batigères, mais le hasard fait que celle-ci la contacte au même moment et l'informe que dans le cadre du projet de rénovation urbain du quartier, son immeuble doit être détruit et Mme Thockler va devoir être relogée.

Madame Thockler a été assistante maternelle pendant 10 ans. Elle aime beaucoup s'occuper des enfants, mais elle reconnaît que les pratiques changent. En 2008, elle se forme pour être assistante de vie, mais elle a des difficultés à trouver du travail. Elle constate un décalage entre l'enseignement et la pratique.

Aujourd'hui, elle garde des enfants chez des particuliers. Elle est contente, d'autant plus qu'elle s'entend très bien avec ses employeurs et que ceux-ci habite tout près de chez elle.

Mme Thockler est maintenant domiciliée rue des vosges, près de la Miliaire, dans une petite maison mitoyenne. La maison est agréable. Elle est calme, alors que dans son ancien appartement « les murs étaient en papier à cigarette. » Elle a un petit jardin, une terrasse et les voisins sont sympa. Elle connaît très bien sa voisine car celle-ci habitait également le 10 impasse Corneille, au 4éme étage. D'ailleurs, beaucoup de personnes habitants maintenant son quartier viennent de la côte des roses.

Le quartier est agréable. Il y a des commerces a proximité et l'école pour ses filles est à deux pas. Madame Thockler a apprécié que Mme Berbache tiennent compte de ces critères quand elle lui a proposé ce logement, sachant qu'à l'époque elle n'avait pas le permis de conduire.

Elle ne regrette pas certains aspects de son ancien quartier : les jeunes qui passent à toute heure, le bruit du parking, parfois quelques voitures brûlées. Mais elle reconnaît que son nouveau quartier est parfois trop calme. « Ce qui manque, c'est surtout les copines » confirme Eloïse, sa fille aînée de 14 ans. Elle y retourne parfois pour les revoir.

Mme Thockler aimerait bien que sa maman change également d'appartement. Mais celle-ci est attachée à rester à l'endroit qu'elle occupait avec son mari récemment décédé. Elle ne sort plus beaucoup, mais Mme Thockler va souvent lui rendre visite et c'est à elle que les voisins demandent des nouvelles. Notamment Joseph, 80 ans, qui lui dit qu'en ce moment dans le quartier « c'est le changement total! »


Le quartier est en pleine transformation. Déjà la rue Racine a un nouveau visage et le nouvel axe traversant de la Maison de quartier au Square Fénelon est en train de se dégager.


Aujourd'hui, c'est la Chaussée d'Océanie qui est donc en train de connaître une évolution, avec la démolition de 8/10 impasse Corneille et 24/26 chaussée d'Océanie.


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