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©ville de Thionville
rendre compte des changements dans le quartier vu par les habitants
Bérengère Richard est ingénieur de la fonction publique depuis 2003. Elle travaille à la direction de l’urbanisme de Thionville où elle est plus particulièrement chargée du projet de renouvellement urbain de la Côtes des roses.
La Côte des roses est un quartier de grands immeubles construits à la fin des années cinquante pour accompagner l’essor de la sidérurgie lorraine.
Ce quartier occupe d’anciennes terres agricoles entre le château de la Malgrange et les hauteurs de Guentrange. La côte des roses en 1950, c’était des champs où on lâchait les vaches tout autour de la ferme de la Briquerie et une route qui descendait en ville. Les immeubles sont sortis de terre.
La ferme est devenue débit de lait pour tout le quartier et la côte des roses ce qu’on appelait alors une cité dortoir.
Bérengère Richard a commencé ses études par un Deug de biologie. Elle s’est tournée ensuite vers une maitrise de sciences et techniques en aménagement et environnement et pour finir, vers un diplôme d’études supérieure en aménagement au Cesa de Tours. Comme les gens de sa génération, elle est sensible à la question de l’aménagement du territoire tout en préservant l’environnement.
Bérengère se demande ce qu’elle aurait fait construire sur la côte des roses dans ces années 60. Mais les enjeux étaient différents et la réflexion sur la construction des villes beaucoup moins élaborée qu’aujourd’hui. Il ne s’agit plus de construire pour construire. Mais de construire intelligent en pensant au confort des habitants et en essayant d’anticiper le manque de pétrole du futur en réduisant nos besoins en énergie.
Les élus ont décidé à la fin des années 90 de transformer la Côte des roses et de l’ouvrir sur le reste de la ville. La Direction de l’urbanisme a engagé des études sur les travaux prévus à la Côte des roses et s’est vue confier la tâche d’élaborer un plan d’ensemble du devenir du quartier.
les immeubles de la rue Molière déjà rénovés.
Les bailleurs sociaux, Batigère, Mosellis, l’O.P.H, sont les maitres d’ouvrage qui gèrent la réalisation des travaux des bâtiments. Bérengère Richard coordonne leurs interventions avec celles des techniciens de la Ville responsables des travaux sur les espaces publics.
Pour faire participer les habitants au projet et leur permettre de trouver un emploi, chaque entreprise sélectionnée pour participer aux travaux doit accepter de réserver au moins 5% d’heures de travail aux habitants du quartier en priorité. C’est l’association Tremplin qui assure la préformation aux différents corps de métier du bâtiment, de la voirie et de l’entretien, des hommes et des femmes concernés.
Depuis le début, Bérengère fait le relais avec l’Agence nationale de renouvellement urbain, l’A.N.R.U qui finance jusqu’à 16% le projet
Les réunions de réflexion autour du projet ont commencé en 2000 et un protocole de préfiguration des travaux a été signé avec l’A.N.R.U en 2007 permettant de réaliser les premiers aménagements autour de la maison de quartier.
La ville est très vigilante en ce qui concerne le relogement des familles habitant les immeubles promis à la démolition : elle participe tous les deux mois au comité technique de suivi du relogement, aux réunions de la Gestion d’urbanisme de proximité et d’Insertion par l’économique.
Il s’agit dans chaque cas d’arriver à concilier les offres de logement avec les moyens financiers et les désirs des habitants.
Par exemple, en trouvant un équilibre entre le prix qu’ils payaient pour une surface devenue souvent trop importante et celui d’un logement neuf mieux adapté à leur besoins et moins couteux en charge.
Toutes les constructions neuves auront en effet le label haute performance énergétique. Ce qui signifie moins de frais de chauffage.
Une salle du projet a été inaugurée au début de l'année à la maison de quartier. Chaque habitant, chaque association et chaque acteur local est invité à rendre ce lieu vivant, avec des animations, des débats et des expositions. Par exemple, les enfants des écoles de la Côte des roses participent déjà à un programme d'initiation à l'urbanisme. Grâce au Conseil en architecture, urbanisme et environnement du département, le C.A.U.E, les élèves se font un regard neuf sur l'architecture de leur quartier.
Bientôt on pourra descendre de la rue de la perdrix au square Fénelon sans obstacle et rejoindre la rue des pyramides à travers de nouveaux espaces verts débouchant directement sur le carrefour.
A la place de la barre longeant la chaussée d’Océanie seront construits plusieurs petits immeubles accessibles à la propriété ou réservé à des logements sociaux mais à l’emplacement de l’immeuble du bas de la rue corneille, les allées et jardins donneront directement sur la rue. Ainsi seront réduites deux frontières invisibles qui séparaient le quartier de la ville et le quartier en deux, la chaussée d’Océanie et la rue Saint Hubert.
A Thionville, le 21 janvier 2010 ont été signés à la maison de quartier de la Côte des roses, les accords de l'A.N.R.U. l'agence nationale de renouvellement urbain.
L'ANRU est un agence gouvernementale financée par le 1% logement et participe à hauteur de 16%* aux projets des villes qui veulent rénover leurs quartiers "sensibles".
Les bailleurs sociaux en accord avec la municipalité dont la volonté est d’ouvrir la côte sur le reste des quartiers, ont prévu la démolition de certains immeubles dont les habitants seront relogés dans le quartier ou ailleurs en ville.
En 2010, la barre d’immeuble de la rue racine va être raccourcie de la longueur des deux cages d’escalier du bas de la rue pour faciliter le passage entre le square Fénelon et la maison de quartier.
La tour de la perdrix sera démolie en 2011 pour permettre la construction de pavillons individuels, le long du chemin du coteau par la société Mosellis.
La barre d’immeuble du bas de l’impasse Corneille
et celle qui longe la chaussée d’Océanie seront
détruites dans le cours des années 2011/2013.
La barre, dans les deux sens de circulation de la chaussée d'Océanie
A l’emplacement de la barre de la chaussée d’Océanie
seront construits de petits immeubles destinés à la
vente directe et à l’accession à la propriété.
L’espace de la barre de l’impasse Corneille restera
ouvert sur le carrefour de la rue des pyramides
et transformé en parc urbain.
la barre derrière le carrefour est promise à la démolition
La volonté de la ville est de désenclaver le quartier, rétablir la circulation entre le haut et le bas du quartier et rénover les équipements publics. La ville veut offrir un habitat nouveau et proposer des solutions de relogement aux familles qui vivent dans des logements devenus trop grands une fois les enfants partis. Les logements neufs et les logements réhabilités seront de haute qualité énergétique.
la cérémonie de la signature des accords avec l'ANRU
Le programme de renouvellement urbain
qui a débuté par l’aménagement des
alentours de la maison de quartier
prévoit un accompagnement culturel
du changement que cela représente
pour les habitants.
Et dans ce but, la ville a confié au pôle vidéo du centre le Lierre,
la tâche de réaliser un film documentaire sur le quartier de la
Côte des roses. Il s'agit de garder la trace d'un moment de la vie
du quartier en captant la mémoire des lieux et des habitants
pendant les changements.
Ce blog est le carnet de route de ce travail
de film documentaire qui va avoir lieu
dans votre quartier. Il montrera l’évolution
du projet et sera l’écho des habitants et
de tous les gens impliqués dans le changement.
*le pourcentage de financement ANRU varie d'un projet à l'autre: à Thionville il est de 16%
les abords de la maison de quartier déjà aménagés grâce
aux accords préliminaires avec l'ANRU signés en 2007